Mali : Arcanes politiques :Moussa Timbiné tourne la page RPM

Après plusieurs mois de saga judiciaire sur la paternité du parti, l’ancien Président de l’Assemblée nationale et secrétaire général de la commune V, Moussa Timbiné, a décidé de lever les équivoques sur sa position au sein du Rassemblement Pour le Mali. Il a opté pour une rupture en annonçant, la semaine derrière, à la faveur d’une conférence de presse, sa démission fracassante ainsi que celle de l’ensemble des membres des bureaux des sections, des sous-sections et des comités, de I’UF et de l’UJ-RPM de la commune V du district de Bamako de toutes les instances du RPM. Et comme alternative, il a lancé un mouvement dénommé « Mouvement Convergence 2023 », dont la finalité est la création d’une nouvelle formation politique en adéquation, dit-il, avec leurs aspirations politiques. Le désormais ancien militant du RPM a mis fin à vingt-une années d’appartenance à une formation politique dont il a contribué à concevoir l’embryon en 2000, dans la foulée des tout premiers ennuis d’IBK au sein de l’Adema-PASJ.
Raison évoquée : le président déchu de la 6e législature déplore la « dégradation générale » de son désormais ex-parti, avec notamment le dépassement du délai statutaire du Congrès, initialement prévu pour le 23 octobre 2019. Cette situation s’est d’ailleurs soldée par une bataille judiciaire qui suit encore son cours. Autre raison évoquée : les conclusions des troisièmes assises du Comité central qui désigné de Bokary Tréta comme porte-étendard naturel du parti pour la future présidentielle. Or, pour Moussa Timbiné, au lendemain du coup d’Etat, la priorité devait être le bilan du parti, le diagnostic des causes qui ont entraîné la chute du pouvoir et les stratégies permettant de corriger les erreurs, tout en capitalisant les acquis afin de reconquérir la confiance des Maliens à travers un parti rénové.
Moussa Timbiné et compagnies, qui refusent d’être les otages d’une aventure incertaine ou d’un intérêt personnel, reprochent également à Bokary Tréta le refus d’accorder une motion en l’honneur du président-fondateur du parti lors desdites assises et d’appliquer la décision de la Cour d’appel de Bamako qui stipule que le BPN-RPM est forclos, sur la base de l’article 32 des statuts du parti.
Pire, les démissionnaires reprochent au camp Tréta d’avoir mis en place des sections parallèles. Ce, au mépris des textes du parti.
Mahamadou Diallo/Le Déclic