PRODUCTION DE COTON : Et, si la CMDT poussait les paysans à une contre performance

Déjà sans semences de coton de première catégorie, les paysans de plusieurs localités se voient également obligés de payer les intrants au double du prix annoncé. Cela provoque du coup une frustration et une angoisse qui ne dit son nom.
L’horizon s’assombrit-il pour nos illustres paysans ? Ou, c’est juste un mauvais sort du destin en cette période d’hivernage ? Comme annoncé dans notre dernière parution, c’est désormais le calvaire que vivent les producteurs de coton dans plusieurs localités de la région de Koutiala. Après le retard dans l’acquisition des premières semences, notamment celles du coton, il faut ajouter la mauvaise gestion des intrants par la CMDT. Aujourd’hui, nombreux sont les paysans qui vous diront à visage découvert que si la prolongation des pluies peut compenser le retard constaté, la mauvaise gouvernance de la CMDT est irrattrapable. D’où le désespoir dans les communes de Sinkolo, de Kapala, de Zangasso, de Fagui, de Molobala. « Des bras valides convaincus que l’année est déjà perdue, ont décidé prendre les routes incertaines de l’exode rurale », a-t-on apprit de sources locales.
Déjà permanent stressés par le souci d’assurer leur sécurité alimentaire, par une production suffisante pour assurer la ration alimentaire annuelle, les paysans ne savent plus où donner de la tête, avec cette gouvernance de la CMDT.
Selon Seydou Traoré, Maire de la commune rurale de Sinkolo, tous les paysans des communes citées ci-dessus ont tous payé le sac d’engrais à 20.000 FCFA, au lieu de 11 000 FCFA, comme annoncé par le gouvernement.
Face à la frustration de plus en plus grandissante des paysans, nos sources indiquent que de nombreux sont les chefs de ZER (Zone d’économie rurale) dans les desdites communes, n’arrivent plus à cacher leurs angoisses. La légère augmentation du prix du kilogramme de coton, ne sera pas de nature à prévenir les pertes qu’enregistreront les cotonculteurs.
En effet, dans leur volonté d’amener notre pays à occuper la première place africaine en matière de production de coton, les autorités ont fixé le prix du coton à 275 FCFA le kilogramme contre 250 FCFA lors de la précédente campagne. Il faut le dire, cette décision avait été appréciée dans le monde rural en particulier chez les cotonculteurs.
Mais, aujourd’hui, tout porte à croire que la joie suscitée par l’effet d’annonce de l’augmentation du prix du kilogramme de coton n’a été que de courte durée. Les paysans se sont rendu compte que l’offre de la campagne dernière était plus alléchante que celle proposée cette année. Pour le monde rural, l’augmentation du prix du kilogramme de coton serait une source de motivation et d’encouragement à produire plus, si le prix des intrants demeurait inchangé. Malheureusement, les paysans ont aujourd’hui l’impression qu’on a décidé de leur prendre avec la main droite ce qui a été donné avec la main gauche.
Après avoir échoué dans la mise en place d’un dispositif de pluies provoquées digne de nom au début de cet hivernage, chose qui a conduit à l’expiration de la date des semis du coton de première catégorie dans plusieurs localités, nos autorités semblent décidées à faire échouer la campagne agricole en cours. Et, à quelle fin ?
Aujourd’hui, à l’allure où vont les choses, il faut craindre le pire pour les paysans des zones CMDT, qui n’ont que le coton comme source de revenus.
Comme annoncé dans notre précédente parution, les paysans de plusieurs localités ont déjà annoncé leur résignation face à ce drame. Et, au regard de toutes ces difficultés susmentionnées ayant occasionné une démotivation des cultivateurs, on peut sans risque de se tromper affirmer que l’atteinte de 1 million de tonnes de coton graine pour cette campagne relèvera d’un miracle.
source: La Preuve