CRI DE CŒUR DES DEPLACES DU CENTRE  A NIAMANA: «Nous ne sommes pas venus ici pour être traités comme des mendiants»

Fuyant les horreurs qui sévissent au centre du pays, ils sont des centaines de
déplacés à s'installer au milieu du marché à bétail de Faladiè. Obligés de pratiquer des
activités génératrices de revenus afin de subvenir aux besoins des leurs, nombreux
sont les chefs de famille qui attendent, impatients, leur retour dans leurs localités.
Entre les moustiques, la famine, les maladies et sans oublier les mouches, les déplacés du
centre qui sont installés au marché à bétail de Faladiè attendent impatiemment la fin des
violences et le retour dans leurs localités respectives. Si les dernières statistiques du
gouvernement et ses partenaires étrangers font état d'environ 170 000 déplacés internes, il
faut noter que les conditions de vie de certains d’entre eux suscitent de vifs émois. Faut-il
retourner au bercail ou recommencer ailleurs, sur de nouvelles bases. Voilà à quoi
ressemble le quotidien de certains d'entre eux. Les dons privés et étatiques semblent ne pas
couvrir les besoins.
Issouf Guindo, déplacé : « Nous ne sommes pas venus ici pour être traités comme des
mendiants. Aucun don ne nous honore et ne peut remplacer nos récoltes saisonnières ou
notre élevage de bétails. Que les autorités s'assument. La vie citadine ne réussit pas pour
tout le monde. Nous ne sommes pas habitués à acheter de l'eau. Et ici, on achète les bidons
d'eau et tout est cher. Que les autorités prennent leur responsabilité. Car je veux retourner
chez moi, avec ma famille ». Disant faire le manœuvre afin de subvenir aux besoins de sa
femme et de ses 4 enfants, M. Guindo ajoute que ses deux enfants n'ont pu étudier l'année
dernière.
Avec cette saison d'hivernage, il faut noter qu'en dehors de l’odeur nauséabonde des bétails,
les conditions de vie de ces centaines de déplacés demeurent critiques. Car ils sont
confrontés aux moustiques et aux mouches du marché de bétail.
Aux dires de Fatoumata Saye, une déplacée, il est impossible de cuisiner ou de manger ici,
sans que les mouches ne tombent dans la nourriture. Avec un ton optimiste, elle ambitionne
de devenir une vendeuse ambulante de banane afin d'appuyer financièrement son mari à en
prendre en bail une maison, en attendant que la situation se stabilise.
Quant aux enfants, la plupart d'entre eux n'a pas hésité à évoquer la puanteur de l'endroit.
Raison pour laquelle ils reprochent à leurs parents qui, au lieu d'aller dans un endroit propre,
ont préféré, selon eux, ce berceau des mouches. Interrogé sur leur situation scolaire, ils
disent espérer un jour retourner à l'école avec leurs anciens camarades. Si les enfants ont

l'espoir de retrouver leurs anciens camarades, les adultes, quant à eux, semblent ne plus
opter pour cela. En effet, en plus d'avoir perdu tous ses bétails, Seydou Togo pense qu'il est
temps de se trouver une activité comme le gardiennage. Selon lui, ce n'est pas le fait de
retourner à Koro qui résoudra ses problèmes. Le mieux serait de repartir sur une autre base,
loin du théâtre des horreurs, a ajouté Togo.

Source: La Preuve

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