
Défense de l’Intégrité territoriale et Recherche de la Paix au Mali :
L’ANACMA s’investira davantage !
Pour appuyer les efforts nationaux en plus de ceux des partenaires engagés dans le processus de normalisation au Mali, l’ANACMA s’investira à fond dans la sensibilisation des populations et la prévention des conflits. Pour l’heure, elle partage les informations reçues de ses bureaux dans les 703 communes du Mali avec les autorités compétentes. le Secrétaire Général de l’Association Nationale des Chasseurs du Mali (ANACMA), Diawoye Traoré et des membres de son bureau ont fait cette importante déclaration en nous recevant à leur siège sis à Hamdallaye, le mercredi 18 septembre 2019, à l’occasion de l’anniversaire de notre accession à l’indépendance.
La stabilité, dont le Mali a plus que jamais besoin par les temps qui courent, requiert de chaque citoyen un engagement sans faille. C’est forte de cette conviction que l’Association Nationale des chasseurs agréés du Mali (ANACMA) entend s’impliquer davantage auprès des autorités nationales.
Créée officiellement sous le récépissé N° 0924/MAT du 03/09/1991, l’Association Nationale des chasseurs agrées du Mali (ANACMA) est une confrérie nationale de chasseurs. Les ‘’donso’’ ainsi qu’on les connaît en langue bamanankan nourrissent de nobles ambitions. Lesquelles sont :
Primo : représenter leurs intérêts corporatifs et de coordonner leurs efforts en vue de contribuer à l’amélioration de la gestion de la faune et de son habitat dans l’intérêt général ;
Deuxio : contribuer à la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel du Mali mais aussi et surtout à la protection des personnes et de leurs biens ;
Tertio : contribuer à la protection de l’environnement, en luttant contre le braconnage et la prolifération des armes légères
Quarto : respecter les règles essentielles de la chasse traditionnelle et des dispositions régissant la chasse sportive ainsi que la protection de la faune et des aires protégées.
L’ANACMA est représentée dans l’ensemble des régions, cercles et communes du Mali et compte, à ce jour, plus de 20.000 adhérents actifs –exactement 20173 membres- qui possèdent leurs cartes de membres et payent régulièrement les cotisations. L’ANACMA est apolitique et dispose d’un code moral très strict et ne fait usage d’aucun critère ethnique ou social d’affiliation. Ses membres œuvrent à la préservation et à la promotion des aspects positifs et séculaires du savoir communautaire, du savoir- être et du savoir-faire de la société ; mais aussi à l’apprentissage de la faune et de la flore, en particulier des plantes médicinales, de la cosmogonie, de la hiérarchie de la confrérie, de l’art lié au monde des chasseurs.
- Traoré explique : ‘’Nombreux sont les concitoyens qui recueillent nos enseignements très simples, mais aussi très profonds, fondés sur une transmission continue de la morale du chasseur, la défense de la veuve et de l’orphelin, ce à quoi s’engagent tous les enfants de ‘’Kontron’’ ni Sanè’’. Notre confrérie, depuis sa reconnaissance officielle il y a 28 ans, joue pleinement ce rôle au sein de la société malienne’’
Le ‘’Donso’’ n’est pas un tueur d’homme
A en croire M. Traoré, le Donso ne doit pas tirer inutilement sur un gibier à fortiori sur un homme. Il protège donc les hommes, la faune et la flore. ‘’ Cependant, aujourd’hui, à cause de la crise sécuritaire, il se trouve que l’Etat, normalement garant de la sécurité des personnes et de leurs biens, s’est retiré de certaines zones du pays, notamment au nord et au centre. Les populations qui y vivent sont délaissées et terrorisées par des bandits armés. C’est pour combler ce vide sécuritaire que les donso (jadis les défenseurs de la Cité) ont été contraints de défendre et sécuriser ces zones. Forcément, ils vont faire usage de leurs armes pour traquer et mettre hors d’état de nuire ces bandits armés. Ce, afin de préserver les vies des populations et leurs biens. C’est simplement de la légitime défense’’ explique-t-il.
Et M. d’ajouter : ‘’Des individus mal intentionnés, animés d’un esprit malsain et ignorant les valeurs de Kontron et Sanè se font passer pour les donsos afin de s’attaquer à des civils et à nos forces de défense et de sécurité. Provoquant ainsi un amalgame sans précédent entre les communautés qui jadis vivaient ensemble dans la paix et dans l’harmonie !
Ces individus utilisent des armes de guerre. ce sont des armes sophistiquées qu’un donso ne peut utiliser et ne doit en aucun cas avoir en sa possession. C’est pourquoi, nous recommandons aux autorités compétentes de prendre les dispositions qui s’imposent. Nous voulons que ces bandits armés soient démasqués, arrêtés et mis à la disposition de la justice. Car, ils ternissent l’image de notre confrérie et représentent une sérieuse menace pour la stabilité de ces régions voire de tout le pays’’
L’ANACMA pleinement engagée dans la crise au Centre
L’ANACMA partage avec les autorités toutes les informations qu’elle reçoit avec ses bureaux de l’ensemble des 703 communes du Mali. ‘’À titre d’exemple : nos bureaux de la région de Mopti et de Ségou nous ont transmis des informations que nous avons jugé nécessaire de partager avec les autorités compétentes. Ces informations, confirmées par plusieurs sources concordantes, faisaient état de la présence de plusieurs groupes de bandits munis d’armes de guerre et, déguisés en chasseurs traditionnels, opéraient dans certaines parties de Mopti et de Ségou. Ils tuaient et pillaient sur leur passage et se faisaient passer pour des chasseurs donso’’, explique Karamoko Diawoye.
Aussi, a-t-il tenu à assurer, l’ANACMA tient à jouer pleinement son rôle dans la sensibilisation des populations et dans la prévention des conflits, en appui aux efforts des autorités et de l’ensemble des partenaires engagés dans le processus de normalisation au Mali.
L’ANACMA aux autorités politiques et administratives
L’ANACMA recommande vivement aux autorités politiques et administratives plus d’efforts en faveur des populations du Centre, notamment avec des vivres. Ce d’autant qu’elles n’arrivent plus, compte tenu de la crise sécuritaire qui sévit dans leurs localités, à mener les travaux champêtres, d’élevage, de pêche, les activités artisanales et commerciales.
D’après Karamoko Diawoye, ces populations manquent de tout alors que certaines sources officielles prétendent que des vivres leurs ont été envoyés. L’ANACMA, étant bien impliquée dans la défense de l’intégrité territoriale, la sécurisation des personnes et de leurs biens, recommande à l’Etat l’implication officielle des vrais donso pour l’aider dans la formation, la sensibilisation et l’éducation des populations pour la restauration du vivre ensemble multiséculaire du Mali.
‘’Sur le territoire malien, 70% des villes et villages ont été créés par les chasseurs. Depuis fort longtemps, les chasseurs sont réputés être les gardiens des villes, villages et brousses. Ils protègent la nature et même les espèces rares d’animaux et d’arbres. Le serment d’un chasseur ne lui permet pas de mentir à forte raison de tuer un être humain, sauf s’il est en légitime défense’’. En disant cela, le secrétaire général de m’ANACMA sait volontiers de quoi il parle.
Source: Le Challenger