Insécurité alimentaire dans le cercle de Kita : Les ‘’esclaves’’ du Kaarta provoquent une crise humanitaire à Mamiri
Pour avoir accueilli à bras ouverts des milliers de déplacés fuyant l’esclavage, le village de Mamiri est aujourd’hui à l’article de la mort. Tout y manque, à commencer par les vivres !
L’ampleur du phénomène a marqué notre reporter qui s’était rendu sur place à Mamiri, le 11 octobre dernier, pour rencontrer les ‘’déplacés de l’esclavage’’.
Le Mali traverse une crise politico-sécuritaire depuis 2012. Une des conséquences de cette crise inédite de par son ampleur et sa complexité dans notre pays est le déplacement d’un nombre impressionnant de personnes à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
On assiste à un véritable drame humanitaire dans certaines de ces contrées notamment dans la région de Kayes où, en plus des déplacés de la crise sécuritaire dans la région de Kayes, ont été enregistrées d’autres vagues de désespérés. Et pour cause : l’esclavage figure désormais parmi les causes des mouvements ‘’forcés’’ des personnes. Car aussi incroyable que cela puisse paraître, existent encore au Mali des individus privés de leur liberté, à la merci d’autres qui les exploitent comme des biens matériels !
Le cas de Mamiri, village situé à une quarantaine de kilomètre du chef-lieu de cercle de Kita, précisément dans la commune rurale de Sourasan, est emblématique et dramatique. L’insécurité alimentaire y est à son comble. Plus de 200 mille personnes ont trouvé refuge dans ce village après avoir fui leurs tyrans de maîtres. Le premier refugié y a mis pied le 18 janvier 2019. Depuis, ce sont des familles entières qui arrivent, des jeunes enfants aux personnes de plus de 70 ans.
Urgence à agir …!
Mamiri est ainsi devenu la destination privilégiée de ces victimes d’actes dignes d’une autre époque dans le Kaarta. Grâce à cet élan de solidarité spontané caractéristique de nos villages, les habitants de Mamiri et ceux des localités environnantes ont partagé avec leurs hôtes. Malgré la modicité de leurs, moyens surtout en ces temps de crise ressentie partout sur le territoire !
Le nombre des déplacés croissant de jour en jour, et les moyens étant limités la situation y est vite devenue préoccupante. Selon le conseiller du village, Zoumana Diarra, les populations ont partagé tout ce qu’elles possédaient avec les déplacés. Ce qui a créé cette insécurité alimentaire. Aussi, appelle-t-il les autorités nationales et les partenaires au développement du Mali à prendre des mesures urgentes pour faire face à la situation.
Les déplacés sont dans la quasi-totalité de nos régions. Selon le dernier Rapport d’OCHA, rendu public le 12 septembre 2019, plus de 3,8 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire.
Drissa Togola/Source : Le Challenger
