Enrichissement illicite : L’Oclei transmet trois dossiers à la justice

L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite (Oclei) a présenté son rapport annuel datant du 1er juin 2017 au 31 décembre 2018. La conférence a été animée par Moumouni Guindo, président de l’Office, qui a non seulement souligné quelques insuffisances qui freinent le travail de sa structure, mais aussi soulevé quelques dossiers brûlants, allant du détournement de biens publics à l’enrichissement illicite. La cérémonie s’est déroulée ce samedi 4 janvier 2020, à l’hôtel Maeva.

 

S’agit-il d’une méthode d’orienter la justice malienne à s’intéresser aux rapports de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite ? En tout cas, tout porte à croire que la direction de l’Oclei entend se faire respecter. À travers cette conférence de presse, le président de l’Office a axé son intervention sur les insuffisances de l’Office.  Selon ses explications, la lutte contre la corruption constitue aussi l’un des moteurs de relance économique et de la bonne gouvernance. Un défi qui nécessite des efforts de longue haleine.

Le président de l’Oclei a notamment révélé que trois dossiers, d’un montant de 4 milliards FCFA, ont été remis aux autorités judiciaires. À l’en croire, le premier cas est un Inspecteur des services de sécurité sociale. Les biens identifiés de l’intéressé par l’Oclei sont : 17 maisons d’habitation, 3 maisons et une parcelle non bâties déjà vendues, 4 véhicules particuliers. La  valeur présumée des biens est de 969,31 millions FCFA, selon le rapport d’expertise. Tandis que le montant légitime de l’individu sur 6 ans est de 63,3 millions FCFA.

Le deuxième dossier de présumé enrichissement illicite concerne un Inspecteur des finances. Les biens identifiés par l’Oclei sont 18 maisons d’habitation, dont une résidence R+3 avec piscine ayant coûté plus de 400 millions FCFA, 3 maisons à usage d’habitation vendues, 10 parcelles non identifiées, 18 parcelles bien bâties, 5 voitures. La valeur présumée des biens est estimée à 1 milliard 751 millions FCFA, tandis que l’intéressé a un revenu légitime de 27 millions FCFA sur 6 ans.

Le troisième cas, comme l’explique le conférencier, est aussi intriguant que les deux précédents. En effet, selon les explications du conférencier, ce dernier est Inspecteur des finances. Les biens qui ont été identifiés par l’Oclei sont 20 bâtiments, dont 17 maisons à usage d’habitation et deux écoles, une ferme agricole, 46 parcelles non identifiés,  un bâtiment commercial déjà vendu. La valeur présumée de ses biens est de 1 milliard 562 millions FCFA selon le rapport de l’expertise, pour un revenu légitime de 29 millions FCFA sur 6 ans.

Toutefois, le conférencier a préféré faire les noms des différents  cas cités ci-dessus, en raison de la présomption d’innocence. Aussi, il faut noter que dans ce rapport qui couvre la période allant du 1er  juin 2017 au 31 décembre 2018, il y a eu 999 déclarations de biens parmi plus de 3 000 formulaires déposés par les fonctionnaires de l’État. Le conférencier a affirmé que de nombreuses insuffisances ont été constatées et qui rendent difficile la lutte contre la corruption. Et parmi ses faiblesses, il y a l’inexistence de cadre de concertation formalisée entre les structures nationales dans la lutte contre l’enrichissement illicite; la non-prise en compte des recommandations du forum de 2014; le manque de ressource humaine et financière des structures de contrôle; la faiblesse juridique dû à l’absence de la liste des députés parmi les assujettis de déclaration de biens, et la non protection des lanceurs d’alerte.

Il a ajouté qu’au total six études ont effectués par l’Oclei. Elles des causes institutionnelles, législatives et règlementaires.

Aux dires du conférencier,  << les principales méthodes et pratiques d’enrichissement illicite couramment utilisées par les agents publics sont : la perception de pot-de-vin avec une concurrence de 39,24%, le détournement des deniers publics avec 25,60% et l’abus d’autorité avec 11,95%. Il précisa qu’il existe une championne parmi les structures dont les agents ont déclaré leurs biens à l’Oclei. Il s’agit du ministère de l’Administration territoriale avec 314 personnalités déclarées, les gouverneurs, les préfets et les sous-préfets occupent la deuxième place, avec 286 déclarations.

Source: La Preuve

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