Hommage à Oumou Simbo Keita

A la veille de nouvelles élections législatives, nous republions pour nos lecteurs, ce  témoignage émouvant d’Harimakan Keita, 1er adjoint au Maire du district de Bamako. Il revient ici  sur les conditions pour le moins rocambolesques du choix de Oumou Simbo Keita, comme candidate du parti des tisserands aux élections législatives de 2013. 

C’était une femme engagée une résistante qui savait prendre de la hauteur. En effet j’ai connu Oumou Simbo Keita en 2001, pendant qu’elle militait à Garantiguibougou. J’étais  en ce moment-là, le secrétaire général de la Section RPM en CV. En 2002, elle s’est battue farouchement à nos côtés, lors des élections présidentielles et législatives et à ce titre, elle a eu à apporter sa part vraiment considérable aux victoires que nous avons engrangées à l’époque. C’était une femme engagée, une résistante qui savait prendre de la hauteur.Le social avait manifestement une grande importance pour elle.Et puis après,je l’ai perdu de vue jusqu’en 2009, date de la reprise de ses activités politiques à un plus haut niveau, suite à mon insistance.

Je l’ai donné ensuite les numéros de certains de nos conseillers municipaux à la mairie de la commune V. Il s’agit de Kadiatou Sidibé dite KS, Amadou Ouattara, Moussa Timbiné.

De par son engagement, elle s’est hissée au poste de présidente des femmes du RPM en CV en 2011.C’est bien elle et Fadima Coulibaly qui ont œuvré pour remettre en mouvement cette section UF (union des femmes).De façon inlassable, elle faisait le tour de tous les quartiers, rencontrait les femmes, discutait avec elles de tous leurs problèmes et ensuite les rassurait sur les perspectives réelles d’un changement qui ne tarderait pas à venir. Mais hélas !

En 2013, pour les législatives au niveau du quartier-Mali qui était sa sous-section, elle a été plébiscitée comme candidate de sa sous-section. Il y’avait cependant des camarades qui avaient d’autres candidats ailleurs. Ces camarades « malicieux »ont alors décidé, à l’insu de toutes les bases que les candidatures devront venir directement de la Section, ou un jury les donnerait des notes, aux lieux et places des délégués  venant  de leurs bases, ainsi que le prévoyaient cependant les textes du parti. Il nous a fallu de grandes astuces, pourqu’elle puisse passer ce cap, car tout avait été mis en œuvre pour lui barrer la route.

Pour preuve, le secrétaire général  de la sous-section du Quartier-mali, Cheick AK Maiga avait été approché pour qu’il s’oppose à sa candidature en compensation d’un poste de chargé de mission, qu’ils ont voulu lui promettre.

Naturellement Cheick A K Maiga qui est un homme digne a rejeté cette offre et s’est ensuite mis de notre côté, pour soutenir la candidature de Oumou Simbo.

Ils ont même fixé le montant de la contribution à 10 millions de FCFA, en pensant qu’elle ne pourra pas payer cette somme. Peine perdue, car à la date limite de dépôt des candidatures, il manquait à Oumou Simbo, la somme d’1 million et la consigne était claire. Si à 15 heures tapantes, elle n’amenait pas ses 10 millions, «  ils » c’est-à-dire les membres du fameux jury allaient prendre à sa place Ibrahima Bagayogo dit Jeune premier, lequel a adhéré au parti, (tenez-vous bien, le 30 juin 2013)  et que Amadou Ouattara, en sa qualité de secrétaire général de la section voulait imposer à tout prix, pour des raisons que lui seul connait.

Quand Oumou Simbo m’en a informé, j’ai alors dit à Barou Diaye, de lui prêter 1 million de FCFA et c’est à quelques minutes seulement de l’heure fatidique, qu’elle est arrivée avec ses 10 millions, pendant que le « Jeune premier » était déjà sur place avec sa part de contribution. Nous vous invitons à deviner la suite. C’était une vraie combattante de la démocratie et de la vérité.

Elle a été souvent l’objet de graves et honteuses diffamations. Ainsi va donc la politique malienne.

Elle était honnête et toujours respectueuse de l’autre. La seule façon pour nous de voir que son âme se repose en paix est de continuer inlassablement le combat contre le non-respect des textes fondateurs du parti, les campagnes de diffamation gratuite et mensongères.

Le Phénix