Entre Nous : Arrêtez de dresser les Maliens contre les Maliens

Le 5 juin 2020 a vécu ! Les représentants de l’Onu, de l’union européenne, de l’Union africaine et de la Cedeao ont rencontré, les 6 et 7 juin 2020, l’Imam Mahmoud Dicko et les représentants de la CMAS, du FSD, de l’EMK et le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Selon le chargé de communication de la Minusma, Olivier Salgado, «ils ont invité les parties à faire preuve de calme, de retenue, renouer avec le dialogue et trouver des solutions afin d’éviter une crise dont le Mali n’a pas besoin».  

Le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) est né et continue de ratisser large. Il se renforce avec l’adhésion de la Plateforme Anw Ko Mali Dron présidée par Mme Sy Kadiatou Sow. Le M5-RFP qui tient, ce jeudi 11 juin, une Assemblée générale, a déjà une démarche explicative à l’endroit de plusieurs forces politiques, des syndicats, de la Société civile et des confessions religieuses. D’autres forces et personnalités sont annoncées pour accentuer la pression afin d’obtenir la démission d’Ibrahim Boubacar Kéïta.

La Jeunesse de l’Ensemble pour le Mali, la plateforme politique ayant servi de tremplin à la réélection du Président IBK en août 2018, annonce l’organisation d’un grand rassemblement, ce samedi 13 juin 2020, pour soutenir le président de la République et les autres institutions. Les bras armés de l’honorable Moussa Timbiné, président de l’Assemblée nationale seront rejoint par la Plateforme « Nous le peuple », laquelle cogite depuis une semaine sur la tenue d’une manifestation en réaction à celle du 5 juin.

Le principal intéressé de cette fronde, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, n’a pas fait d’apparition publique depuis une semaine. A sa résidence à Sébénikoro, des discussions s’enchainent à l’aune d’incessants va et vient. Abandonné par ses soutiens les plus crédibles (démotivés et démobilisés) mais encouragé par une poignée de laudateurs, le Chef de l’Etat semble être de plus en plus isolé.

Reste maintenant à essayer la dernière carte : dresser les uns contre les autres. Chacun de nous sait la situation dans laquelle se trouve le Mali. Ne divisons plus davantage. On ne peut pas aimer son pays et dresser les Maliens les uns contre les autres. On ne peut pas prétendre aimer son pays et dresser les religieux contre les religieux, les ethnies contre les ethnies, les communautés contre les communautés, les jeunes contre les jeunes, les femmes contre les femmes, les syndicats contre les syndicats. C’est quoi donc le projet final ? C’est moi ou la guerre civile ? De grâce, arrêtez de dresser les uns et les autres. Arrêtez vos excès et vos arrogances !

La crise actuelle née de l’incapacité de l’actuel régime à combler les attentes et exacerbée par les tripatouillages opérés par la Cour constitutionnelle lors des dernières législatives appelle le président IBK à mettre le Mali au-dessus des intérêts partisans. Les petits arrangements consistant à placer quelques uns dans le gouvernement ont montré leurs limites. Il faut réfléchir Mali. Et réfléchir Mali appelle donc les uns et les autres à poser les bases d’un nouveau départ pour le Mali.

Chiaka Doumbia/le Challenger

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