Bokari Tréta, le fils indésirable ou le mal aimé de la famille RPM ?

De l’avis de bon nombre d’observateurs de la scène politique malienne, le docteur Bokari Tréta du RPM serait devenu l’ennemi public numéro 01 à abattre. Après avoir un moment été Secrétaire Général du parti du tisserand, il occupe aujourd’hui le poste hautement stratégique de Président de la même formation politique après l’avènement d’IBK à la magistrature suprême du pays en 2013. Son autorité y est constamment défiée par certains de ses camarades qui ont de la peine à le supporter pour des raisons inavouées. A quand la fin de sa traversée du désert politique au sein du parti présidentiel ?

Depuis un certain temps, une bonne partie de l’opinion nationale, est témoin d’un complot savamment ourdi par des oiseaux de mauvais augure tapis autour du Président et dans les rouages de l’administration, toujours prompts à vendre leurs âmes au diable pour sauvegarder leurs intérêts sordides.                

A titre de rappel :

Beaucoup de maliens ont souvenance, un moment donné, de la cabale savamment orchestrée par un certain clan du parti du tisserand et par certains proches collaborateurs du chef de l’Etat contre la personne de Tréta, à l’époque Ministre du Développement Rural, et Secrétaire Général de la même formation politique. Il a été déclaré auteur de tous les péchés d’Israël, donc considéré à tort comme l’incarnation du mal.

En 2013, lorsqu’IBK a brillamment remporté les élections présidentielles, beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne s’attendaient à la nomination d’un haut cadre du parti au poste hautement stratégique de Premier Ministre. Le nom de ce docteur émérite avait circulé sur pas mal de lèvres pour conduire le navire de l’exécutif national.

La surprise fut totale lorsque Monsieur Oumar Tatam Ly, sorti de nulle part, a été désigné par le numéro 1 pour exercer cette lourde et exaltante responsabilité. Il dirigea le gouvernement avec méthode, courage, rigueur et détermination jusqu’à son éviction non sans fracas. Comme successeur à ce technocrate avéré, IBK jettera son dévolu sur Monsieur Moussa Mara, président du parti Yèlèma, pour coacher une nouvelle équipe gouvernementale. Ce dernier, aux dires des mauvaises langues, a été contraint de rendre le tablier à cause de sa tragique mission effectuée à Kidal le 21 mai 2014. Le vieux Modibo Kéita a été désigné par le Président de la République pour le remplacer. La suite est connue.

Au terme d’une analyse politique approfondie, une question taraude l’esprit de beaucoup de maliens qui ont vécu ces trois nominations successives à la primature. Pourquoi ce poste de Premier Ministre n’a-t-il pas été attribué à un cadre du RPM, en l’occurrence Tréta ? L’homme a pourtant été de tous les combats du parti de sa création à nos jours. Il est l’artisan principal de son implantation de Kayes à Kidal pendant que d’autres qui font aujourd’hui trop de bruit, s’étaient abonnés à la figuration.

Ses relations avec IBK, jadis basées sur la confiance et le respect mutuel, la loyauté et l’engagement total pour la cause du parti, se sont détériorées à tel point que les deux hommes n’arriveraient plus à se voir et à échanger sur la vie de la nation.

Beaucoup de gens s’accordent à dire aujourd’hui que c’est une nouvelle race de courtisans véreux à la solde de la famille présidentielle et de certains responsables de nos services hautement stratégiques qui discréditent Tréta et son parti au chef de l’Etat.

L’affaire des engrais frelatés qui a défrayé la chronique et qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive en est un témoignage éloquent. Ce lynchage médiatique dont a été victime l’infortuné Tréta, a porté atteinte à son honneur et à sa dignité puisqu’aux dires de certains milieux avertis et généralement bien renseignés, il ne serait ni de près ni de loin mêlé à cette histoire. Les vrais coupables seraient tapis ailleurs. Ils continueraient à exercer leurs basses besognes en toute impunité.

 

Les nombreux conseillers qui gravitent autour du Président de la République et certains parents et amis très actifs dans le gouvernement et au parlement jouent-ils pleinement leur rôle ? Conduisent-ils réellement IBK sur le chemin de la bonne gouvernance ?

L’amer constat :

Aujourd’hui, tout laisse croire que la descente aux enfers continue pour Bocari Tréta. Il est en passe de devenir persona non grata au sein du RPM.

Abdoulaye Idrissa Maiga, Soumailou Boubeye Maiga et Boubou Cissé ont successivement tapé dans l’œil du Président qui n’a pas un seul instant hésité à leur confier le gouvernail de l’exécutif national. Et Tréta, pourquoi pas lui ? N’est-il pas du sérail du RPM ? Ne serait-il pas suffisamment labouré pour occuper de telles fonctions ? Son carnet d’adresses ne serait-il pas bien fourni ?

Aux toutes dernières élections législatives, il avait manifesté le désir de devenir Député comme tout bon malien pour renforcer son assise politique. L’homme ne verra jamais ce rêve se réaliser parce que des éléments mal intentionnés de son parti, des oiseaux de mauvais augure tels de véritables pêcheurs en eau trouble, lui ont barré le chemin après l’avoir traité de tous les noms. Certains de ses camarades politiques ont distillé sur son humble personne des histoires à faire dormir debout.

Pour la stabilité et la cohésion au sein du parti pour lequel il a du respect et de la considération, Tréta a tout encaissé. Quelle magnanimité !

Comme si cela ne suffisait pas, son autorité en tant que premier responsable du RPM, a été bafouée sans ménagement par des camarades traitres et corrompus qui ont sacrifié le choix du parti pour présider aux destinées de l’Assemblée Nationale du Mali. En effet, l’honorable Diarrassouba, député élu à Doila, enseignant chevronné a été désigné porte-étendard de la formation politique pour briguer le poste. Surprise générale ou coup de tonnerre ! Contre toute attente, sous la pression du Président de la République, fondateur du RPM, et de son fils, l’honorable Karim, Moussa Timbiné jeune député dont l’élection en Commune V aurait été traficotée aux dires des mauvaises langues, a été déclaré élu au perchoir. Elles vont même jusqu’à soutenir qu’il n’a ni l’expertise nécessaire ni le minimum de clairvoyance pour accomplir sa mission. IBK serait-il plus fort que le parti ? Pourquoi tout le monde l’a suivi dans cette décision obscure et inappropriée ? Tréta est-il vraiment le Président du RPM ?

Le pays est au bord du gouffre. Le moment est très mal choisi pour rabaisser à un niveau aussi médiocre. L’heure n’est pas à la division. Le parti présidentiel a besoin de tous ses militants pour plus de cohésion en vue de gagner les batailles futures. IBK et Tréta le savent mieux que quiconque

 

Les phares de l’actualité sont incontestablement braqués sur la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale que Tréta aura peut-être la chance de manager, de la dissolution de l’Assemblée Nationale pour des raisons que tout le monde sait et le projet de révision constitutionnelle. Le peuple malien qui va certainement être appelé à se prononcer là-dessus au cours d’un référendum, réclame à cor et à cri le départ de Manassa Dagnogo.

En guise d’avertissement, Mohamoud Dicko, ancien Président du Haut Conseil Islamique, les partis politiques de l’opposition, plusieurs associations et une bonne partie de la société civile, ont sorti la grosse artillerie à travers une grande marche le Vendredi 05 juin dernier pour demander purement et simplement la démission du Président de la République. Face à une contestation de cette dimension, la première institution du pays a besoin de ses proches collaborateurs, Tréta y compris en sa qualité de Président du RPM et de compagnon fidèle pour garantir l’intérêt supérieur de la nation.

Il est temps pour les tristement célèbres forces obscures, les courtisans trop zélés et certains caciques du pouvoir d’arrêter de mettre en porte à faux le chef de l’Etat et les cadres compétents et honnêtes, les hommes et les femmes de bonne volonté qui ne demandent qu’à servir leur pays avec honneur et dignité. On en connait parmi ces vautours affamés qui ont exercé de hautes fonctions mais pour quel résultat ? Au Mali, on se connait tellement bien qu’on sait qui est qui et qui fait quoi. Alors un peu de respect par pitié…

Prosper Ky/La Révélation

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