Ecole malienne:Le fourre-tout !

Notre école est gravement atteinte….de tous les maux. Elle est malade de nos autorités politiques et administratives. Elle est malade des parents d’élèves. Elle est surtout souffrante de nous, les enseignants.
Pourquoi ne pouvons-nous pas être comme nos devanciers dans la profession, formés à Williams Ponty, à l’IPEG, à l’ENSEC, à l’ENSUP ? Certainement, parce qu’ils étaient plus purs que nous, moins égoïstes que nous et, mieux encore, moins cupides que nous ! Ils étaient pétris de valeurs morales et d’aptitudes intellectuelles qui nous font défaut.
Que remarque-t-on de nos jours ? Des enseignants mal formés et, plus inquiétant, mal éduqués, dans le sens grave du terme.
En effet, de nos jours, les enseignants au lieu de dispenser les cours aux élèves, cherchent plutôt à faire la cour aux fillettes. C’est pourquoi, il n’est pas rare de voir, à l’approche des examens de fin d’année, les maîtres inviter leurs élèves filles dans les bars tenus par les Chinois et ces bars-chambres de passe déguisés en hôtel qui pullulent à Bamako comme des champignons. Et nos filles ? Ont-elles le diable au corps ? Elles sont si dévergondées, si perverties que l’on se croirait sur une autre planète ! Est-ce dû aux télénovelas brésiliens, aux réseaux sociaux ?
Vivre sans valeurs ni principes de vie ?
En tout cas, quand l’on sait que tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons, nous le devons trois fois à notre mère et une fois à notre père, le devenir et l’avenir de nos filles, futures épouses, futures mères de famille, demeurent inquiétants.
Comment peut-on vivre sans valeurs ni principes de vie ? En tous les cas, la vérité finit toujours par éclater au grand jour, qu’on le veuille ou pas.
Incontournable retour aux fondamentaux
Le manque de repères et de références nous a conduits à choisir, le plus souvent, des dirigeants qui, au lieu de nous sauver de l’enfer, nous y conduisent, pied et poings liés moyennant des coupures de 2. 000 F CFA ou 5. 000 F CFA.
La vérité reste et demeure que, de gré ou de force, nous sommes tenus de revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire à nos valeurs sociales et sociétales. Et ces valeurs exigent de nous de chercher à réussir notre vie, plutôt que de chercher à réussir dans la vie, coûte que coûte, vaille que vaille, à tout prix et à n’importe quel prix.
A bon entendeur, salut !
Idrissa OumarSissoko
Enseignant – Ecole Madani Traoré – CAP de Lafiabougou –
Bamako
Tél. : 61 54 02 12