Crise multiforme : ayons pitié du Mali !

Déjà fragilisé par la grave crise sécuritaire qui sévit au centre et au nord, le Mali refuse de parler au Mali. Bamako s’embrase à cause des zizanies politiques nées des élections législatives. Et le pays court à sa perte.
Jadis, Terre de dialogue, le Mali actuel semble désormais tourner le dos à ses traditions séculaires. L’absence de dialogue entre les différents protagonistes, pour trouver une issue favorable à la crise, est pour le moins évidente et surtout incompréhensible. Pour qui connaît l’attachement des Maliens à leurs traditions et au vivre ensemble.
Depuis l’éclatement de la crise politique, le M5-RFP et la majorité présidentielle peinent à accorder les violons pour éviter à notre pays un chaos indescriptible. Chaque camp parle de dialogue, mais personne, pour des raisons inavouées, ne veut consentir réellement le moins effort pour instaurer un dialogue franc et sincère.
Pis, les différents acteurs de la crise ont du mal à consentir le moindre sacrifice, de faire des concessions, pour que la situation puisse être décantée et permettre au Mali de poursuivre son chemin de développement. Plus grave, ceux censés réconcilier les différentes parties en conflit, à savoir les religieux et la société civile, sont divisés, sinon, sont même devenus des protagonistes de la crise.
Par ces temps qui courent, il urge pour les Maliens de s’asseoir et de discuter au lieu d’envoyer des jeunes à l’abattoir comme ce fut le cas des évènements du 19 juillet, ou de paralyser la ville avec cette forme de désobéissance civile mal comprise par les jeunes. Avec ses scènes de vandalisme et de violences à travers la capitale qui n’honorent pas le Mali.
Aujourd’hui, le Mali est la risée de ses voisins à cause de ses crises récurrentes et interminables. Or, tout le sang versé au centre et au nord du pays, avec ses corollaires de déplacés, doit servir de leçon aux Maliens pour regarder dans la même direction. De s’asseoir et de discuter des maux qui entravent la bonne marche de la nation.
Le chic, c’est que chacun oublie que personne ne fera la paix à notre place et personne ne recoudra le tissu social effrité depuis 2012 à notre place. C’est ensemble, nonobstant nos divergences politiques et autres, qu’on pourra sortir le Mali de l’ornière. Alors, débarrassons-nous de nos considérations mesquines et donnons une chance au Mali d’occuper une place de choix dans le concert des Grandes Nations.
Le Sultan/L’Oeil du Mali