Mme Maïmouna Haïdara, PDG de la COMANAV: ‘’Nous avons de nouvelles acquisitions pour le transport de passagers’’

Société de transport fluvial ayant existé bien avant l’indépendance, la Compagnie Malienne de Navigation (COMANAV) continue son petit bonhomme de chemin. Malgré la modicité des infrastructures, le personnel ne ménage aucun effort pour le mieux-être de la clientèle. Dans cet entretien qu’elle a bien voulu nous accorder à l’occasion du 60ème anniversaire de l’accession du Mali à la souveraineté nationale et internationale, la Présidente Directrice Générale de la COMANAV, Mme Maïmouna Haïdara, nous relate les grandes phases de l’évolution de la compagnie. Et pour la pérennité de laquelle elle lance un véritable SOS.

Bonjour Madame la Présidente Directrice Générale et merci de nous recevoir dans vos locaux pour parler de la COMANAV. Laquelle, sans aucun doute, a une histoire…
En effet, la COMANAV existait bien avant l’indépendance. Elle s’appelait la Messagerie africaine au temps colonial. Après l’indépendance, elle est devenue les Ateliers et chantiers du Mali (ACN). Les ACN regroupaient la navigation, l’usine de bois de Bamako et les ateliers centraux de Markala. C’est à partir de 1964 avec l’éclatement que l’activité transport uniquement est revenue à la Compagnie malienne de navigation.
Quel est votre regard sur l’évolution de la compagnie, de sa création à nos jours ?
Comme on le dit, l’activité en tant que telle de la COMANAV, c’est le transport, la navigation fluviale. C’est le désenclavement intérieur et extérieur par les voies navigables qui se trouvent au Mali. Cette activité, depuis les indépendances, se mène pendant la période des hautes eaux. De Koulikoro à Gao, nous transportons des passagers, il y a aussi le transport de fret et nous avons les moyens et les équipements qu’il faut pour cela.

Comment la compagnie se porte aujourd’hui ?
La compagnie se porte comme les autres compagnies. Il n’y a pas d’activité qui ne donne pas de soucis. Les problèmes, ce sont l’ensablement, la dégradation des berges qui font que le fleuve est évasé, donc le lit du fleuve n’est pas assez profond. Il y a aussi des bâtiments de la compagnie qui sont assez âgés. Il faut entendre par bâtiments, les bateaux. Nous avons des acquisitions de 1964, 1978 et 1982 qui sont des grands bateaux, des bateaux courriers comme on les appelle très souvent. Ce sont de vieux bâtiments qui sont mis au point à chaque fois que la campagne doit commencer. Nous avons de nouvelles acquisitions, dont des bâtiments pour le transport de passagers. Là, il n’y a pas de fret. C’est ce qu’on appelle les bateaux Firhoun Ag El Antassar et Modibo Kéïta.

Vous avez parlé de l’ensablement. Selon vous, quelle est la solution à ce fléau ?
En tant que société de transport, nous n’avons pas d’emprise sur cela. Parce que comme vous le savez, le transport, comme les autres modes de transport, ce ne sont pas eux qui font les routes. Donc notre rôle, c’est de faire le dragage, la création d’un chenal qui nous permet de faire une très bonne navigation. L’entretien du chenal se trouve au niveau du ministère en charge de l’eau.

Qu’est- ce que l’Etat devrait faire, à votre avis ?
L’Etat est dans son rôle. Il est en train de faire quelque chose, peut-être ce n’est pas à un certain niveau. Comme vous le savez, nous sommes un vaste pays. Le chenal navigable de Koulikoro à Gao est de 1. 300 km environ. Il y a des efforts qui sont faits mais, on demande toujours un peu plus.
Quels sont les défis qui s’imposent à la COMANAV pour qu’elle joue pleinement son rôle de désenclavement du pays ?
La COMANAV joue pleinement son rôle. Tout dépend des périodes de hautes eaux. Pendant cette période, nous nous attelons à exécuter le programme qu’on s’est fixé. Le taux d’exécution de ce programme dépasse même souvent les 75%.

Si vous aviez un message à adresser au public, notamment les usagers, que leur diriez -vous ?
Je voudrais que les usagers sachent une chose : la COMANAV, c’est pour eux. Nous devons ensemble faire en sorte que cette société de transport reste et que nous puissions améliorer ensemble nos services.Les zones qui sont desservies par le bateau sont difficiles d’accès pendant la saison des pluies. Donc, si nous nous donnons la main, passagers et personnel de la COMANAV, nous pouvons espérer longtemps utiliser ce transport, qui est de surcroît l’un des moyens les plus sûrs.
Si on dit moyen le plus sûr, c’est qu’il y a moins de risque avec la navigation, moins d’émission de gaz à effet serre, le moyen le moins polluant par rapport aux autres moyens de transport. La Comanav a besoin d’accompagnement. Les premiers accompagnements, c’est nous les passagers et exploitants.

Entretien réalisé par Drissa Togola/Le Challenger

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