Transition malienne :Le pacte de solidarité sociale en question

A la suite du Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5 – RFP), la charte de la transition, constituant le bréviaire des autorités de la transition, a émis l’idée d’un pacte de solidarité sociale avec les syndicats pour apaiser le front social.
Mais cette idée, aussi noble soit- elle, s’est heurtée aux récentes levées de boucliers sociaux. En effet, au lendemain de la mise en place du Gouvernement de Transition, le 5 octobre dernier, plusieurs associations féminine sont renoué avec la rue, le 08 octobre 2020, pour protester contre la violation de la Loi 052 sur le genre, instituant un quota de 30%pour les femmes dans la promotion aux emplois nominatifs et électifs.
En vue d’accroitre la présence des femmes aux instances de prise de décision et promouvoir leurs participations politiques, économiques et sociales dans la gestion des affaires publiques. Dans la même lancée, la plateforme de 4 syndicats des administrateurs civils et travailleurs de l’administration, ont battu le pavé,le jeudi 15 octobre, pour demander la libération des otages civils et militaires,se trouvant entre les mains des terroristes depuis 2018, et déplorer les récentes libérations d’otages occidentaux ‘’contre un seul malien’’. Pour mieux se faire entendre, elle (la plateforme de syndicats) compte observer 360 heures de grèves (soit 15 jours) allant de ce lundi 19 octobre au 23 novembre 2020.
Aussi, le syndicat du Centre hospitalier Universitaire (CHU) Gabriel Touré, menace d’observer en grève de 72 heures. A compter du lundi pour les 19, 20 et 21 octobre.
Ainsi, le spectre de la grève se poursuit. Et risque de porte atteinte à l’efficacité de la transition,qui a besoin de stabilité eu égard au contexte national si fragile pour faire face aux immenses défis de sécurisation du pays, de reformes politiques et institutionnelles et d’organisation des élections transparentes, inclusives et apaisées.
Pour notre part, le Premier ministre Moctar Ouane, doit prendre toute la mesure de la situation. En faisant une visite de travail avec les différentes centrales syndicales du pays, pour négocier ce pacte de solidarité si nécessaire pour la réussite de la transition.
Parviendra t-il à obtenir des syndicats un moratoire autour de leurs revendications ? Ces catégories corporatistes, parfois légitimes,ne pourraient-ils être soumises à un pouvoir légitime démocratiquement élu ?
En tous cas, les questions restent posées et les défis entiers. Un sursaut national est plus que jamais impérieux autour des autorités de la transition pour la défense de la patrie, la demeure commune.
Alpha Sidiki Sangaré/Le Challenger