La population souffre le martyre !

Le 02 septembre 2021, le Front populaire contre la vie chère, l’association 17 millions de consommateurs et le Consortium contre la vie chère et la pauvreté, ont organisé une marche pacifique pour dénoncer la hausse vertigineuse des produits de première nécessité. A la fin de la marche, les organisateurs ont remis un mémorandum au Premier ministre, chef du gouvernement. Dans le document, les signataires rappellent que la population souffre le martyre. Selon eux, le chef du gouvernement connaît mieux que « quiconque la situation financière du Malien et surtout la conjoncture difficile que traverse le monde entier lié à la pandémie du Covid-19 ».
« Nous vous interpellons pour rendre au Mali sa souveraineté alimentaire en facilitant l’accès des populations aux denrées de première nécessité, notamment l’huile, la viande et d’autres produits dont les prix ont pris l’ascenseur. Il est inacceptable que le kilogramme de la viande soit vendu à 3500 FCFA. Cela prive beaucoup de familles de sources de protéine essentielle. Toute chose qui a pour conséquence un déséquilibre alimentaire très grave avec comme corollaire une menace sur la santé publique et la dislocation des dizaines de foyers », précise le Mémorandum.
« Il n’est pas acceptable que les produits comme l’huile et la viande soient un luxe pour le Malien car inaccessible. Le Front populaire contre la vie chère s’inscrit dans une dynamique pacifique, mais reste déterminée à protéger les consommateurs. Il vous revient de prendre la mesure de la situation et d’apporter les réponses idoines. Votre responsabilité est pleine et entière car de mémoire d’homme, il est lointain le souvenir amer de la cherté de la vie que nous connaissons aujourd’hui. Nous vous exhortons à la responsabilité et au sens du devoir pour que le Malien puisse au moins manger à sa faim », ajoute le document.
La marche pacifique du Front populaire contre la vie chère, de l’association 17 millions de consommateurs et du Consortium contre la vie chère et la pauvreté est salutaire. Elle mérite d’être soutenue. Et malheureusement, des causes nobles comme celles-ci semblent ne pas mobiliser sous nos cieux. Ce qui est vraiment regrettable et déplorable. Car, ce sont les ménages les plus pauvres qui subissent de plein fouet les conséquences de l’augmentation des produits de première nécessité. Les gouvernants et ceux qui ont eu un certain moyen ne connaissent pas les prix du kilogramme du sucre, de la viande, du sac du riz ou du mil. Peut-être avec les bulletins des services spéciaux, le président de la Transition, le Premier ministre ou certains membres du gouvernement peuvent être renseignés sur ces prix. Ce qui doit les amener à prendre des mesures nécessaires pour atténuer les souffrances de la population, qui, il faut le reconnaître, souffre vraiment le martyre.
Depuis quelques mois, les prix de produits de première nécessite flambent à la douleur des citoyens moins nantis ou à revenus aléatoires. Voilà un chantier sur lequel le gouvernement de Dr Choguel Kokalla Maïga doit travailler rapidement. Messieurs le président de Transition et le Premier ministre, la population souffre. Elle vous demande quel est l’impact positif du changement intervenu en août 2020 sur leurs conditions de vie. Messieurs le président de Transition et le Premier ministre, la population souffre dans une indifférence totale au sommet de l’Etat. S’il est bon d’arrêter ceux ou celles soupçonnés de crimes ou délits en lien avec des détournements de deniers publics ou du sang versé, il est encore mieux de diminuer les prix de produits de première nécessité. Peuple affamé n’a point d’oreilles.
Chiaka Doumbia/Le Challenger