PROPOS CONTRADICTOIRES SUR LE SORT DE LA TRANSITION :Que vaut encore la parole de Choguel ?

Décidément, le Premier ministre Choguel K. Maïga n’est pas à l’aise quant au respect de la parole publique donnée sur la fin annoncée de la transition. Tantôt, il dit sans sourciller qu’il s’en tient au délai prescrit pour la transition. Tantôt, c’est le peuple à qui il revient de décider du sort de la transition. Des propos contradictoires notoires qui finissent d’enlever toute crédibilité à la parole d’un homme, pourtant prononcée le plus officiellement du monde.

Ah ! L’heure de vérité a sonné pour cet homme, pourfendeur politique impitoyable devant l’éternel, Choguel Maïga, aujourd’hui Premier ministre. Lui qui a du mal à tenir la même attitude, la même parole prononcée en public concernant la même chose : le respect du délai imparti à la transition.

Décidément, pour lui, la posture d’opposant flingueur n’est pas la même chose que toute autre attitude quand il tient une choseen même temps, et son contraire à la fois, sans avoir le moindre souci pour le respect de la parole publique, tenue le très officiellement du monde par un homme public de son état.

Eh bien ! C’est bien ce qui est arrivé à notre très futé Premier ministre Choguel Maïga au sujet du respect initial du délai de la transition, via le processus électoral devant conduire à la fin d’une transition apaisée et réussie, comme le clament les Maliens.

Et pour cause ? On s’en souvent tous, comme si c’était hier, lors de la présentation de son PAG devant les membres du CNT ; moment qu’il a lui-même qualifié de solennel, Choguel K. Maïga, le Premier ministre de la transition, n’a pas hésité à dire publiquement que le délai imparti pour la fin annoncée de la transition sera respecté par son gouvernement.

A cet instant solennel, pour faire passer en force son PAG, avec la grandiloquence verbale qu’on lui connait, point de doute dans la tête du chef du gouvernement, le respect du délai de la transition, engagement contracté par la junte militaire vis-à-vis des Maliens et des acteurs de la communauté internationale, était sacré. Et donc insusceptible de toute remise en cause.

C’était, il y a quelques mois, entre le Premier ministre Choguel K. Maïga et le respect de la date initiale de la transition, pas de micmac possible. Maintenant qu’il s’est confortablement installé dans son fauteuil à la Primature, c’est toute autre posture, celle de la pirouette. En fait, de plus en plus, au fur et à mesure que le délai initial accordé pour la fin de la transition s’approche, comme il s’y était engagé, le Premier ministre, le même Choguel Maïga, tient un autre langage.

La dernière en date, la plus officielle, c’est la rencontre qu’il a initiée avec le monde diplomatique accrédité en République du Mali, au cours de la laquelle il a tenu un discours complètement différent sur la fin de la transition.

Au cours de cette rencontre, comme les sources les plus crédibles l’ont rapporté, le Premier ministre Choguel K. Maïga, interrogé par certains diplomates sur la fin de la transition, n’a pas hésité de dire publiquement que cela dépend désormais du peuple qui va en décider du sort.

De son entendement, tout se décidera lors des assises nationales, auxquelles il se propose de convoquer les Maliens dans les jours prochains, sur lesquelles il a du mal à obtenir le consensus. En tout cas, assises nationales ou pas, c’est là un nouveau son de cloche de la part d’un homme public portant publiquement la parole officielle de l’Etat sur un événement national, et qui change d’attitude d’une occasion à l’autre.

L’enseignement qui s’y dégage au-delà  de l’impuissance politique notoire et manifeste d’un homme et d’une équipe à conduire sereinement et efficacement les affaires publiques, c’est que le chef de l’exécutif, censé respecter les normes de l’Etat, est le premier à salir la parole publique donnée.

C’est aujourd’hui le tour pour Choguel Maïga de conduire les affaires publiques et de tenir, sans broncher, des propos contradictoires en l’espace de quelques semaines, concernant le même événement national.

Imaginez-le dans une autre posture, à savoir dans son manteau d’opposant, avec l’habilité de la critique facile, jusqu’à la vindicte politique qu’on lui connait face à un autre chef de gouvernement qui se serait rendu coupable d’un tel double langage.

 Oh mon Dieu ! Notre flingueur national aurait pu sortir tous les noms d’oiseaux pour tenir l’image de marque d’une telle personnalité malienne, coupable à ses yeux de tels propos contradictoires.

Voilà alors la posture publique et officielle d’un homme prompt aux reniements, sous toutes les formes et qui, dès lors qu’il s’agit pour lui de préserver des intérêts égocentriques, ne s’embarrasse pas de formules pour virer à plus de 180 degrés sur des positions initialement prises ou sur des propos initialement tenus, sans que cela ne lui cause la moindre gêne possible face à ses compatriotes.

Ah ! Tromperie politique, quand tu nous tiens

Oumar KONATE/La Preuve

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