Transition : les autorités entre le marteau du dossier Wagner et l’enclume de la Cédéao

Au Mali, la Transition bat son plein et tend vers sa fin, selon le délai fixé par la Charte. En ce même moment, les pressions s’accentuent sur les autorités avec d’un côté la France qui fait tout pour faire échouer le dossier Wagner et de l’autre côté, la Cédéao qui se montre ferme sur le respect du délai de la Transition.
Depuis la révélation du dossier Wagner, les autorités françaises sont en train de tout mettre en œuvre pour que ce dossier ne connaisse pas un dénouement heureux ou, du moins, elles tentent tout pour convaincre les autorités de la transition malienne d’abandonner ce dossier.
Pour ce faire, elles ont multiplié des opérations sur le terrain et beaucoup de chefs djihadistes ont été déclarés morts. De même, des soldats français ont également été déclarés morts pour montrer combien la France est engagée au Mali contre les terroristes.
En plus, Paris a menacé de retirer ses troupes si jamais les combattants de Wagner intervenaient au Mali. Paris a également entrepris des offensives diplomatiques en passant par des pays tiers et des organisations sous-régionales pour faire pression sur Bamako.
Pendant ce temps, la Cédéao se pointe pour rappeler aux autorités de la Transition qu’elle tient au respect du délai de la Transition fixé par la Charte. Ainsi, le président en exercice de la Cédéao, le président ghanéen, Nana Akoufo Ado, s’est rendu en personne à Bamako en fin de semaine dernière pour apporter le message ferme de l’organisation sous-régionale. La Cédéao tient à l’organisation des élections prévue au mois de février.
Or, Bamako ne semble pas être dans cette logique. En effet, ces derniers temps, des campagnes se multiplient et de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer la prolongation de la Transition. D’ailleurs, d’aucuns pensent que l’objectif principal des assises nationales -qui se pointent à l’horizon- est la légitimation de la prolongation de la Transition.
Par ailleurs, c’est aujourd’hui une évidence que les élections ne peuvent pas être organisées à la date indiquée dans la Charte à cause de plusieurs facteurs dont l’insécurité. Mais, en prolongeant le délai de la Transition, les autorités devraient faire face à la colère de la Cédéao et de la communauté internationale emmenée par la France.
Y.Z/L’oeil du Mali