Affaire « foret classée de Keikoro » :La Directrice nationale des eaux et forêts sur des braises ardentes !

Lors de sa visite à la forêt classée de KEIKORO (Région de Bougouni) il y a quelques semaines, la Directrice nationale des eaux et forêts, Mme KANOUTÉ Fatoumata KONÉ a laissé entendre qu’il s’agissait, de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale de cette mauvaise pratique : des occupations illégales de forêts classées par des étrangers qui s’adonnent à des recherches minières ou toutes autres activités formellement interdites dans les forêts classées et qui détruisent la forêt. Face à cette triste réalité, une opération d’envergure a été menée et, qui a permis de saisir un important nombre de matériels composés de 24 porteuses, 09 pickups, 13 groupes électrogènes, entre autres. Au total 29 Chinois ont été interpellés.
A l’entendre parler tout se passe comme les intéressés pratiquaient-là la tactique de la terre brulée et consistant à allumer un contre-feu en vue de se protéger. N’ont-ils pas eux-mêmes, signé et adopté un protocole d’accord (encore en vigueur) avec les mêmes acteurs qu’ils tiennent aujourd’hui seuls responsables de la dégradation ? Quid de leurs propres responsabilités ?
L’affaire serait à nouveau portée devant la justice et, la DG aurait été interpellée. Visiblement, elle est sur des braises ardentes et dort que d’un œil.
D’une superficie de 50.000 hectares, la forêt classée du village de Kèikoro dans la région de Bougouni est le poumon vert de cette partie du pays. Ce patrimoine national fait désormais objet de destruction à travers l’exploitation illégale de l’or par les Chinois. Déjà 10.000 hectares de cette forêt classée sont ravagés. Le constat est plus qu’alarmant… Des matériels ont été saisis et des personnes interpellées. Pour autant, cette affaire ne manque pas de non-dits.
Cette décision intervient au moment où un protocole d’accord signé entre les Chinois et le Cantonnement forestier de Bougouni est toujours en cours de validité. Il court jusqu’au 21 janvier 2023.
Sur la base dudit protocole, l’entreprise chinoise devrait payer au cantonnement des Eaux et forêts de Bougouni, la somme de 150.000 000 FCFA pour réparer les dommages qu’elle a causés à la forêt classée de Keikoro (Commune de Sanso). L’entreprise s’est également engagée à payer audit Cantonnement la somme de 40.000.000FCFA en guise de reboisement compensatoire.
A la suite d’une procédure judiciaire opposant le Cantonnement des eaux et forêt de Bougouni représenté par le Chef de Cantonnement M. Seydou Dao et le Ministère public contre les nommés Huang BO, Shi Jiewen, Qin JUANGLO et autres pour les faits de dégradation du domaine forestier classé, exploitation illégale minière dans une forêt classée et autres, sur initiative de la direction nationale des eaux et forêts et conformément à la Loi n°10-028 du 12 juillet 2010 et dans son article 110, un PV de transaction est intervenue entre les parties.
L’entreprise chinoise devrait payer au cantonnement des Eaux et forêts de Bougouni, la somme de 150.000 000 FCFA pour réparer les dommages qu’elle a causés à la forêt classée de KEIKORO (Commune de Sanso). L’entreprise s’est également engagée à payer audit Cantonnement, la somme de 40.000.000 F CFA en guise de reboisement compensatoire. Elle devait également faire une remise en état des lieux qui se caractérise par le remplissage des trous et toutes autres activités tendant à remettre en état la forêt classée de KEIKORO, pour permettre le démarrage des travaux de reboisement compensatoire.
La durée de ces travaux de remise en état de la forêt est de 04 mois à compter de la date de signature du procès-verbal de transaction (précisément le 21 septembre 2022). Cette durée des travaux de rebouchage autrement dit, de remise en état des lieux, devra expirer le 21 Janvier 2023.
Cet agissement des autorités en charge de l’environnement de façon spectaculaire avant l’échéance de la date du protocole d’accord prouve à suffisance qu’il y a des non-dits dans cette affaire. Du coup, l’on se demande s’il s’agissait d’un tapage médiatique et d’un faux-fuyant.
Comment ces chinois ont pu exercer pendant plusieurs années dans cette forêt sans la moindre sanction ? Pourquoi cette action des autorités en ce moment et qui viole le protocole d’accord ? Autant d’interrogations qui taraudent les esprits.
A suivre…
Massassi/La Révélation