MAINTIEN DE LA PAIX AU MALI : L’avenir de la MINUSMA est-il menacé ?

Arrivée au Mali en 2013 après la libération des zones auparavant occupé par les terroristes, la mission multidimensionnelle intégrée des nations unies pour la stabilité du Mali n’a jamais autant été menacé dans notre pays.De son arrivée à ce jour, des voix se sont toujours levée pour dénoncer sa présence dans notre pays. De MP22 a ‘’ tarata wulé en passant par le mouvement trop c’est trop ‘’ et dernièrement Yerewolo debout sur les remparts la mission des Nations unies a toujours fait face à des mouvements de contestation.
Toujours est-il que ces contestations étaient toutes des œuvres de mouvement sociaux politiques.
Mais cette fois il s’agit d’un bras de fer avec les autorités actuelles du pays.
En effet à travers un communiqué lu à la télé nationale le dimanche 5 février le gouvernement du Mali a déclaré ‘’Persona non grata’’ le Directeur de la division droit de l’homme de la MINUSMA Guillaume Ngefa. Le chef de la division droit de l’homme n’est pas le premier agent de la MINUSMA à être expulsé du Mali, on se souvient de l’expulsion de Christophe Sevillon (2019) et du porte-parole Olivier Salgado (Juillet 2022) mais Guillaume Ngefa est la première personnalité de premier rang a être déclare persona non grata par les autorités du Mali, une chose qui semble mal passée au niveau de Washington.
La réaction des nations unies ne s’est pas fait attendre, moins de 24 heures après la diffusion du communiqué du Gouvernement du Mali soit le lundi 6 février le haut-commissaire des nations unies chargé des droits de l’homme Volker Turk a dans une déclaration rejeté la décision du Mali de déclarer ‘’Persona non grata ‘’ son envoyé spécial au Mali. ‘’Je regrette profondément la décision des autorités malienne de déclarer mon représentant Guillaume Ngefa persona non grata et de lui ordonner de quitter le pays dans les 48 heures, j’ai été très troublé par les intimidations et le harcèlement, dont il fait l’objet dans les médias sociaux ces derniers mois’’ a déclaré M. Turk.
Et de poursuivre ‘’ je rappelle que le personnel des Nations Unies ne doit jamais être menacé ou sanctionné pour avoir fait son travail basé sur la charte des Nations unies. J’ai pleinement confiance en son professionnalisme et son dévouement à la protection des droits de l’homme au Mali, j’appelle les autorités malienne à annuler sans délai cette décision regrettable’’.
Cette demande semble tomber dans des oreilles de sourde car le mercredi 8 février le gouvernement du Mali a publié un nouveau communiqué en réponse à celui du commissaire au droit de l’homme des Nations unies.
En substance le gouvernement reste sur sa position d’expulsion du chef local de la division des droits de l’homme au sein de la MINUSMA.
Vue ce jeu de ping-pong et de déclaration interposée faut-il craindre pour l’avenir de la MINUSMA au Mali ? la réponse peut être OUI car il ne faut pas se voiler la face depuis le coup d’Etat du 18 Aout ,les nouvelles autorités du Mali sont dans une logique de rupture avec les pratiques classiques, elles veulent marquée de leur emprunt tout ce qui concerne le Mali.
En tout cas pour beaucoup d’observateurs l’avenir de la mission est sombre.
Issa Kaba Sidibé/La Différence