40ème session du Conseil d’administration de l’AMADER:Le budget revu à la hausse de 3,58%

L’Agence Malienne pour le Développement de l’Energie Domestique et de l’Electrification Rurale (AMADER) a tenu la 40ème session de son conseil d’administration le jeudi 09 février 2023 dans ses locaux sous la présidence du PDG, Amadou Sidibé. Au cours de cette session, les administrateurs ont discuté du projet de budget 2023 et dégagé les perspectives après avoir passé au peigne fin, les résultats de l’année 2022 jugés très satisfaisants. Pour 2023, le projet de budget pour l’atteinte des objectifs est arrêté en recettes et en dépenses à 15 714 505 530 FCFA, contre 15 171 686 485 FCFA pour le budget révisé 2022, soit une hausse de 3,58 %.

Selon le PDG, Amadou Sidibé, cette session peut être qualifiée comme la session de clôture du projet Systèmes Hybrides d’Électrification Rurale financé par la Banque Mondiale qui constituait l’essentiel des activités de l’AMADER depuis 2014. Aujourd’hui, il y a lieu d’être fiers du travail d’équipe abattu à travers les résultats obtenus. Certes, il fut des moments de pessimisme engendrés par des épreuves qui ont jalonné le parcours de ce projet lancé en 2014 pour une période initiale de 4 ans, prorogée à 6 ans puis 8 ans. Des retards et des difficultés ont continué à emmailler le processus de mise en œuvre du projet. Les plus illustratifs de ces difficultés ont été le changement de 5 localités après validation des dossiers du projet et la suspension suite à l’embargo économique et financier de la CEDEAO avec pour conséquence, la suspension des décaissements de la Banque Mondiale pendant de longs mois en 2020 et 2022. Toutes ces épreuves ont été surmontées grâce aux capacités d’adaptation de l’équipe du projet. Aussi, les facilités accordées par le bailleur ont permis la réalisation d’intenses activités pour la finalisation de l’ensemble des centrales hybrides PV/Diesel prévues dans le cadre du SHER. Ce projet sera clôturé en bon ordre au 31 mars 2023.
A en croire le PDG, le projet SHER a permis de jeter les bases d’une électrification durable et sobre en carbone en initiant plusieurs actions structurantes. Les évaluations et audits indépendants réalisés tout au long de son parcours sont aussi restées globalement appréciables. En attendant l’évaluation de clôture, les résultats physiques obtenus sont éloquents. Il s’agit de 45 centrales hybrides solaires – diesel avec stockages d’énergie réalisées dans 47 localités sur une prévision révisée de 42 centrales, soit un taux de réalisation de 104 % ; 7, 2 MWc de capacités de production d’énergie solaire photovoltaïque installées sur une prévision de 6,1 MWc soit 116,75% ; 8 554 kits solaires individuels installés dans 23 villages éloignés du réseau électrique sur une prévision de 6 860 soit un taux de réalisation de 125,54 % ; 98 850 lanternes solaires certifiées LA diffusés dans tout le pays par les distributeurs privés sur une prévision de 90 000 LA soit un taux de réalisation de 109,83% ; 227 Km de réseaux électriques MT/BT réalisées sur une prévision de 225 km soit un taux de réalisation de 102% ; 10 800 lanternes solaires distribuées dans 150 écoles et 66 centres sociocommunautaires des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Gao, Ménaka, Kidal, Tombouctou, Mopti et Taoudénit ; 10 bibliothèques solaires installées dans les localités de N’Tioribougou (Région de Koulikoro), de Djeli (Region de San) de Soutoukoulé (Région de Kayes), Gakouroukoto (Région de Kita), Kokélé (Région de Bougouni), Niéssoumana (Région de Koutiala), Bonguel (Région de Mopti), Goundaga (Région de Bandiagara), Bourem Inaly (Région de Tombouctou), Nibkit El Elk (Région de Taoudénit) ; 15 Centre de Santé Communautaire et Maternités ont été dotés de systèmes d’énergie solaires ; 50 systèmes solaires et équipements économes d’énergie ont été distribués dans le cadre de l’usage productif d’énergie solaire pour la création des Activités Génératrices Revenus au profit des femmes en milieu rural. Ces réalisations ont permis l’accès à l’électricité en milieu rural à plus de 300 000 personnes avec des impacts concrets en termes d’amélioration nette de la qualité et la durée de fourniture de service d’électricité. Comparée à la production thermique, la durée du service est passée de 08 heures par jour à 19 heures par jour en moyenne ; une diminution des tarifs d’électricité grâce à l’introduction de la composante solaire et une baisse de la consommation des coûts d’exploitation et de maintenance notamment la consommation du gaz-oil; une forte reprise des activités économiques à usage productif de l’électricité dans les localités bénéficiaires du projet avec génération de revenus pour la réduction de la pauvreté dans le pays.

Des résultats satisfaisants au plan financier
Au plan financier, les résultats sont très satisfaisants selon le PDG. Sur un budget annuel révisé en ressources et en emplois de 15 171 686 485 FCFA, il a été mobilisé 12 526 792 033 FCFA, soit un taux de décaissement de 82,57 %. Quant aux emplois, le montant d’exécution de l’exercice 2022 se chiffre à 12 465 526 287 FCFA, soit un taux d’exécution de 82,16 %. Cette performance de l’Agence s’explique par le décaissement de 4 774 225 926 FCFA au titre du projet SHER sur une prévision budgétaire de 5 261 134 194 FCFA, soit un taux de décaissement de 90,75%. Ce taux élevé de décaissement des ressources de la Banque mondiale résulte du mécanisme de suivi rapproché des travaux instaurés par l’AMADER, la Banque Mondiale, l’Ingénieur Conseil et l’accompagnement des banques commerciales partenaires des entreprises chargées de la réalisation des infrastructures électriques, le décaissement total de 7 491 195 100 FCFA enregistré du budget d’Etat contre une dotation annuelle révisée de 8 182 103 000 FCFA soit un taux d’exécution de 91,80%. Ce taux de décaissement très satisfaisant est dû à l’ouverture exceptionnelle de crédit par l’Etat pour le paiement partiel des arriérés des opérateurs de gaz butane suite à l’arrêt de la subvention par le gouvernement en mai 2022.
Par contre, le contexte sécuritaire, sanitaire, politique, économique du pays a freiné considérablement les activités de passation de marchés et l’exécution des grands travaux d’infrastructures électriques du projet PSDER financé par la BID, du projet PERSHY32 cofinancé par la BADEA et ADFD et du projet PHARE financé par l’AFD. Il ressort de l’exécution du budget, un taux d’exécution appréciable de 82,72% pour les dépenses d’investissements et 73,94% pour les dépenses de fonctionnement.

Le secteur de l’énergie, vecteur de développement
Le secteur de l’énergie et particulièrement le sous-secteur de l’électricité rurale est l’un des principaux moteurs de développement de notre pays. Raison pour laquelle, le milieu rural mérite beaucoup d’attention pour accompagner son développement.
Ainsi, conformément aux instructions du Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, nous avons prospectés sans répit des solutions innovantes et pérennes face aux défis du développement de l’électrification rurale de notre pays à travers notamment, un processus de conception mieux adapté, un mode de financement plus flexible et un choix diversifié de techniques de réalisation et d’exploitation des installations électriques garantissant la pérennisation des projets, affirme le PDG.
Les activités menées dans ce cadre sont ; l’organisation en marge des travaux de la Session Ordinaire de novembre 2022, du Haut Conseil des Collectivités, d’un Atelier National sur la problématique de Développement de l’électrification rurale au Mali, du 24 et 25 novembre 2022, sous la Présidence du Premier ministre par Intérim et du Président du Haut Conseil des collectivités du Mali. L’Atelier a enregistré la participation de 180 personnalités dont les gouverneurs de toutes les régions administratives du Mali, les Conseillers Nationaux, les Présidents de Conseils de Cercle, les Maires de Communes Rurales, les Operateurs d’Electrification Rurale, les services technique du Ministère en charge de l’Energie et d’autres départements ministériels (l’économie et finances, santé, éducation, agriculture), la Banque Mondiale, les Membres du Conseil d’administration de l’AMADER, les Associations de consommateurs du Mali et les experts nationaux en énergie et en développement rural. La réalisation de l’étude diagnostic de l’Electrification Rurale au Mali et de l’étude de préfaisabilité du nouveau projet d’Electrification Rurale de 70 localités avec l’appui financier et technique de la Banque mondiale ; le financement de l’actualisation du Plan Directeur d’Electrification rurale (PDER) par la Banque Africaine de Développement (BAD) dont les options techniques et les choix technologiques retenus font un focus sur l’usage productif de l’électricité qui va désormais encadrer la conception des projets d’électrification en milieu rural; la validation du rapport d’étude sur le développement de l’usage productif de l’électricité dans les programmes/projets d’électrification rurale par le Comité de coordination intersectorielle de l’AMADER.

2023, année de renforcement des actions entamées en 2022
Pour le PDG, l’année 2023 verra ainsi la poursuite et le renforcement des actions entamées en 2022 à travers, entre autres, la clôture du Projet Système Hybride d’Electrification Rurale (SHER) et la préparation du nouveau Programme de Renforcement du Système Électrique et d’Amélioration de l’Accès à l’Électricité au Mali (PRESEM), financés par la Banque Mondiale ; la diligence dans la mise en œuvre du Projet d’Electrification de 32 localités Rurales par Systèmes Hybrides (PERSHY 32), financé par les Fonds Abu Dhabi et la BADEA ; l’accélération de la mise en œuvre du Projet d’Energie Solaire pour le Développement Rural au Mali (PESDER), financé par la Banque Islamique de Développement (BID) avec l’assistance technique de l’Office National de l’Electricité et l’Eau (ONEE) du Royaume du Maroc ; le démarrage des études architecturales pour la construction du nouveau siège de l’AMADER ; la relecture des textes fondamentaux du secteur de l’énergie, qui doivent nous amener à donner un souffle nouveau et nous doter d’une nouvelle stratégie d’électrification à la hauteur des défis et des enjeux de l’électrification rurale. Le projet de budget soumis à l’approbation en vue de l’atteinte des objectifs ci-dessus mentionnés, est arrêté en recettes et en dépenses à un montant de 15 714 505 530 F.CFA contre 15 171 686 485 FCFA pour le budget révisé 2022, soit une hausse de 3,58 %. Il sera financé par l’État malien, la Banque Mondiale, la Banque Islamique de Développement, la Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique (BADEA) et le Fonds ABu Dhabi (ADFD) et le Fonds Ci-dev dans le cadre du Mécanisme de Développement Propre.

Drissa Togola/Le Challenger

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