Le Mali, une cause perdue ?

Dès l’instant où les membres du premier gouvernement de la transition ont refusé de déclarer publiquement leurs biens, il fallait comprendre que l’avènement de la transparence dans la gestion publique avait été avorté une fois de plus.

Lorsque l’on demande des comptes à nos dirigeants, quels qu’ils soient et ce à toutes les époques, leurs soutiens hurlent au complot si fait que biens de personnes de bonne foi se résignent à ne pas s’impliquer dans le débat public quitte à laisser le pays aller à vau-l’eau.

La victoire définitive des ennemis du Mali est psychologique. Elle est de réussir à nous faire croire qu’aucune forme d’engagement, qu’aucun effort ne réussira à faire de notre pays ce qu’il devrait être. Elle est de nous faire croire que notre pays est une cause perdue.

Ceux qui se soucient réellement du Mali, parmi les Maliens instruits, qui manifestent leur souci par l’action collective organisée (politique au sens noble), sont des partisans d’une cause perdue d’avance. Que peut-on faire pour un peuple qui systématiquement refuse de s’instruire en lisant ? Que peut-on pour des gens qui nient les faits pour ne pas avoir à se remettre en question ?

Pourtant, ceux qui aiment ce pays sont faits d’un métal particulier, qui ne s’oxyde pas, qui plie mais ne rompt pas. Plus ils font face à l’adversité plus leur détermination croît.

Intérieurement, on ne peut jamais les briser, même si extérieurement ils n’arrivent pas à réunir les ressources humaines de leur ambition. Tant qu’il y aura de tels Maliens, la cause ne sera jamais perdue.

La transition peut élever l’ignorance en mode de gestion du pays. Mais elle ne peut jamais enlever de la tête d’une personne ce qu’elle a patiemment appris sur les bancs de l’école et dans la vie professionnelle. C’est une évidence.

Lorsque les dirigeants n’ont pas le niveau, ils essaient de ramener à leur bas niveau tous ceux qui savent réfléchir à coup de slogans creux. Et quand ils ne réussissent pas à le faire en traitant leurs adversaires d’apatrides, ils usent de la violence physique. Notre pays a déjà connu tout ça sous le CMLN.

Abdoulaye Shaka Bagayogo/Le Challenger

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