Témoignage de solidarité envers leur camarade en exil forcé : Les anciens de l’Aeem rompent le jeûn chez Oumar Mariko

Rupture de jeûne, prière collective suivie de bénédictions et de gestes de solidarité, l’Amicale des anciens de l’AEEM et certaine de l’AMSUNEEM ont communié samedi dernier dans la famille de Dr Mariko en exil forcé pour son retour en paix au bercail.
«Oumar Mariko est le premier Secrétaire général de l’Association des élèves et étudiants du Mali créée le 27 octobre 1990 sur la colline de Badalabougou. Notre camarade se trouve actuellement à l’extérieur suite à ce que chacun sait : la liberté d’expression et la liberté d’opinion chèrement acquises par le combat pour lequel il a toujours été au premier rang. Que, trente-deux ans après, ce camarade soit persécuté et même contraint à l’exil, cela nous interpelle à sauvegarder les acquis démocratiques menacés par l’émergence de certaines forces rétrogrades qui étaient hier encore les bourreaux de ce peuple».
Voilà les propos introductifs de la cérémonie de prière et de rupture collective de jeûne organisée le samedi 8 avril 2023 au domicile de Dr Oumar Mariko, par ses anciens camarades de lutte.
Après la rupture et la prière collective, ils ont formulé des bénédictions. L’Amicale des anciens de l’AEEM qui a exprimé le souhait de voir leur camarade revenir au pays dans des conditions honorables, a lancé un appel aux autorités du pays dans ce sens. L’initiative de cette rupture et prière collective dans la famille de Mariko a été prise lors des journées commémoratives des événements de mars 1991 cours desquelles a été déplorée l’absence de leur leader, qui a toujours été au-devant de tous les combats pour le Mali démocratique.
Cette rencontre est aussi une marque de solidarité en l’endroit de Mme Mariko et ses enfants en ce mois béni auxquels l’Amicale a offert des sacs de sucre, de riz, du lait, de l’huile, des pâtes alimentaires et un montant symbolique de 300.000 FCFA.
Au nom de la famille Mariko et en celui du Cercle de réflexion et de solidarité des anciens de l’AEEM, Issa Mariko a exprimé la reconnaissance des enfants et de l’épouse de Docteur pour cette marque d’attention à leur égard. Les anciens de l’AEEM restent toujours soudés, a-t-il déclaré. «Leur lutte commune sous la houlette de Dr Mariko a été un facteur déterminant dans l’avènement de la démocratie au Mali, dont la liberté d’expression est un acquis. Or, c’est l’engagement de notre frère pour la sauvegarde de cette même liberté d’expression qui a occasionné son exil du pays. Donc, en tant qu’anciens de l’AEEM et défenseurs de tous les acquis de la démocratie, nous n’abandonnerons jamais la lutte. Cette cérémonie est un soutien à notre frère et camarade Oumar Mariko. Merci encore une fois, chers camarades !». Arès une anecdote pour rappeler à tel point l’union fait la force d’un groupe, Kassoum Barry a déclaré : «Notre amical est un ensemble de personnes ayant les mêmes visions, convictions et objectifs, unis par ce lien plus sacré qui est l’amour de ce pays, l’esprit de sacrifice, du don de soi. C’est l’occasion de révéler à Madame Mariko que leur camarade a marqué d’un seau indélébile l’histoire de ce pays par son attachement à ces idéaux qui les lient. Hier comme aujourd’hui, il était et ne sera pas qu’un camarade, mais un frère… »
Abordant dans le même sens, Nouhoun Togo, a tenu à dire à la famille Mariko que le combat mené par leur fils, frère et époux a toujours été un combat noble. Dans tous les sens du terme, a-t-il insisté.
Mme Mariko à ses camarades : ‘’Nous avons la possibilité d’imposer notre respect…’’
Pour Mme Mariko, Korotoumou Théra, les anciens de l’AEEM sont un peu partout dans les affaires au pays aujourd’hui. C’est pour dire que le combat qui a commencé hier doit continuer jusqu’au changement souhaité. Manifestement émue, elle manquait de mots pour remercier ses camarades. «Je me suis toujours engagée pour l’AEEM et vous m’avez donné ce soir la preuve que je ne me suis jamais trompée. Je n’ai jamais émis de doute par rapport à nos retrouvailles.
Je n’ai jamais désespéré qu’on se retrouve à nouveau pour former cette grande famille qui me manque. Cette grande famille qui a accompli des merveilles pour ce pays et qui a encore son rôle à jouer. Car chacun de vous, présent ici, est une force. Aujourd’hui, je suis très comblée au nom des anciens de l’AEEM et de l’UNEEM et des camarades du parti Sadi. Je ne peux que vous remercier car chacun de vous constitue une épaule pour moi et mes enfants ainsi que notre camarade Oumar. Merci pour vos soutiens, notamment vos coups de fil, vos SMS, vos visites et vos transferts d’argent ! Tout ceci me montre que la lutte continue. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons la possibilité de nous retrouver. Nous avons la possibilité de nous reconstituer et de montrer qui nous sommes et ce que nous avons été dans ce pays. Nous avons la possibilité d’imposer notre respect. Je le dis et le redis : nous avons la possibilité d’imposer notre respect. Le minimum qu’on puisse faire, c’est de rester soudés et d’imposer notre respect.
Moi, ça me fait mal de voir tout le temps, les gens à la télé et à la radio nous traiter de tous les mots, alors que chacun d’entre nous à la capacité de faire bouger les choses. Alors, qu’est-ce qui nous bloque ? Est-ce que vous pensez que votre appartenance à des différents partis politiques est plus importante que tout le reste ? Est-ce que vous ne pensez pas qu’étant dans vos partis, on ne peut vraiment s’accorder sur l’essentiel pour nous faire respecter et faire respecter nos partis politiques ? Je ne vois pas ce qui nous bloque. Je vous remercie sincèrement au nom de toute la famille Mariko pour ce témoignage émouvant».
D.Togola/Le Challenger