Entre Nous: FILEP: La Namibie célébrée à Ouagadougou

Le Festival international de la Liberté d’expression et de la Presse (Filep) a ouvert ses portes, hier 18 octobre 2023 à Ouagadougou au Burkina Faso. Le thème retenu cette année est : «Médias, conflits et cohésion sociale en Afrique».
Considérée comme le meilleur exemple du continent en matière de démocratie et de la liberté d’expression et de presse, la Namibie est le pays invité d’honneur de cette édition 2023. Selon ‘’Reporter sans frontières’’ (RSF), «la liberté de la presse est bien ancrée en Namibie. Le contexte politique et législatif est propice au libre exercice du journalisme».
Avec un score de 80,91, ce pays de l’Afrique australe occupe la 22è place du classement 2023 de RSF, la meilleure position jamais occupée auparavant par un pays africain. La Namibie devance même la France (24è), le Royaume uni (26è) et l’Australie (27è).
À la faveur d’un colloque international, les participants animeront des panels sur des questions portant sur le thème choisi, notamment la crise sécuritaire au Sahel, les crises politiques et institutionnelles, les transitions politiques militaires et les enjeux géostratégiques.
Autre temps-fort du programme : la remise du Prix africain du journalisme d’investigation Norbert Zongo sous l’égide de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (Cenozo).
Au fil des années, le Filep s’est imposé comme une rencontre incontournable. L’édition 2023 se tient dans un contexte fortement marqué par la dégradation de la liberté d’expression et de la presse, avec une montée en puissance de la désinformation. Des médias sont fermés et des professionnels de l’information sont victimes de sévices, voire menacés de mort.
En avril dernier, ‘’Reporter sans frontières (RSF) a publié un rapport intitulé : «dans la peau d’un journaliste au Sahel». Ce document de 40 pages relate la détérioration des conditions d’exercice du journalisme au Sahel qui est en train de devenir une «zone de non-information».
Selon RSF, «les autorités au pouvoir tentent de façonner l’information et de contrôler les discours médiatiques. Ces méthodes menacent directement l’indépendance des journalistes et la fiabilité de l’information». Au Sahel, explique le document du RSF, les dangers sont désormais multiples, tout comme les entraves imposées par les États «qui limitent souvent de façon arbitraire la liberté de circulation et le droit d’informer des journalistes, notamment dans les régions où sont déployés les groupes armés».
A en croire RSF, «Être dans la peau d’un journaliste au Sahel, signifie devoir faire face à des bandes armées radicales de plus en plus présentes qui n’hésitent pas à assassiner des journalistes quand elles ne les enlèvent pas pour s’en servir de monnaie de change.
Chiaka Doumbia/Le Challenger