EDM : exiger l’excellence dans la gestion publique!

« Debout sur les remparts, Nous sommes résolus de mourir ; Pour l’Afrique et pour Mali ». Ce passage de notre hymne national est très inspirant. Tous les Maliens doivent être prêts pour le réaliser, du moins, c’était le vœu pieux des pères fondateurs du pays ! Être prêts à mourir pour son pays, c’est aussi donner le meilleur de soi pour remplir convenablement ses fonctions.
En décidant de chasser la France puis la Minusma, le Mali a voulu avoir son indépendance véritable. Nous ne voulons plus être un éternel assisté manipulable à souhait. Ces actions sont salutaires à plus d’un titre. Il est indéniable que nous avons pris notre destin en main. Aujourd’hui, nous devons nous montrer à la hauteur de cette responsabilité. Comme nous l’avions dit : « on ne peut pas prendre la queue du lion et rester tranquille » pour souligner la nécessité de serrer la ceinture, d’être résilients face aux difficultés du moment mais surtout pour être performants et professionnels dans tout ce que nous allons entreprendre.
Poser le problème de la desserte d’électricité ne remet pas en cause les acquis sur le plan sécuritaire et le travail immense abattu par nos FAMa. Mais croire que nous n’avons pas d’électricité aujourd’hui parce que l’armée est en offensive au nord c’est être d’une naïveté déconcertante.
Aujourd’hui ceux qui ne veulent pas aborder les problèmes réels pourront toujours avoir des prétextes pour ne pas le faire. Mais c’est se voiler la face en ne voulant pas faire face aux difficultés réelles des Maliens.
Le problème d’électricité est bien de notre responsabilité collective. Il ne s’agit plus de poser un diagnostic pour connaître les causes réelles de ce problème (manque d’investissements structurants, accent mis sur les énergies fossiles, crise de carburant, mauvaise gestion, déséquilibre structurel, etc.). Plutôt, il faut des solutions à court terme pour assurer le minimum de desserte en électricité des hôpitaux, des écoles et autres services pour permettre à l’activité économique de continuer à tourner.
La réalité est qu’aujourd’hui, des Maliens meurent par le manque d’électricité, d’autres sont obligés de fermer boutique, d’autres encore n’ont que leurs yeux pour pleurer. EDM du Mali est bien une société détenue exclusivement par l’État. À ce titre, l’État a une responsabilité réelle au sujet de la gestion de ladite société. Identifier d’autres coupables permet juste de détourner l’attention ! L’État doit s’assumer !
La priorité est de trouver les voies et moyens pour utiliser judicieusement les maigres ressources que nous avons. Aujourd’hui, nous sommes tous sûrs que le sous-sol malien regorge d’énormes richesses qui ne sont pas encore exploitées. Ces richesses potentielles ne doivent pas rentrer dans le système vicieux de détournement et de mauvaise gestion caractéristiques de notre gestion publique.
Prendre son destin en main c’est aussi s’élever contre la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics ; c’est instaurer une lutte farouche contre le » à-peu-près « , les petites magouilles, le » laisser-faire « , etc. pour que le Mali puisse enfin jouer le rôle qui est le sien dans le rayonnement de l’Afrique !
Ce n’est pas un hasard si nos pères de l’indépendance ont toujours lutté pour l’intégration africaine allant jusqu’à mettre dans notre hymne national, la volonté de céder une partie de notre territoire pour cet objectif si louable ! En plus, c’est un clin d’œil de l’histoire que le réveil de l’Afrique parte du Mali ! C’est la récompense divine aux efforts de nos devanciers.
L’arbre ne doit donc pas cacher la forêt ! Les Maliens doivent assumer leur héritage en exigeant l’excellence dans la gestion publique. Tous les services de l’État doivent faire leur diagnostic afin d’améliorer substantiellement leur performance pour le bonheur de tous !
L’État en tant que garant public doit questionner chacun de ses composantes pour corriger les défaillances afin d’impulser un développement véritable ! Posons-nous les bonnes questions afin d’avoir les solutions idoines.
Correspondance particulière/L’Oeil du Mali